Poème des amoureux qui s'embrassent et des amants qui s'embarrassent 
    Voici le poème des amoureux qui s'embrassent et des amants qui s'embarrassent. Des amoureux qui s'embrassent de leurs yeux et des amants qui s'embarrassent de leur nœuds.

    C'est le poème où je saute en paragraphe (comprendre : « je saute en parachute », mais avec « graphe » à la place de « chute » pour faire un jeu de mots). J'y nourris les rhinocéros et ça va bien comme ça.

    Le temps qui passerait serait merveilleux. Malheureusement ça n'est pas ce temps-là qui passe.

    J'ai peur des filles qui passent devant moi dans la rue. J'y fais la quête pour acheter une baguette. Elles y font la queue. Je ne sais pas où elles habitent.

    Les filles qui passent dans la rue sont des papillons, sur leurs ailes elles dessinent des fleurs. Les filles qui passent dans la rue sont des libellules, elles restent minces pour rester belles. Les filles qui passent dans la rue sont des éphémères. Elles feront tout pour rester jeunes.

    Ce sont des fées. Elles n'envoient pas de bisous du doigt aux lutins qui pleurent. Ce sont des sorcières. Elles habitent chez leur belle-mère.

    Les hirondelles vivent en équilibre sur le vent, et les escargots vivent en équilibre sur le temps, et le dernier jour sera celui du mariage de Satan. L'humanité mourra de l'extinction de l'un de ses deux sexes. L'humanité a deux sexes : une chatte et une bite.

    Je t'apprendrai le jeu des deux roses. On y joue joue contre joue. Je te raconterai des choses et je t'offrirai des bijoux.

    J'aurai quelquefois des colères et nos larmes seront des perles qui se dissolveront dans le vent.

    Un jour il y aura ton enfant, et un autre il y aura ta mort. Ainsi se sera déroulé mon destin.

(Seuoul, juin 1988)

Mise en ligne : dimanche 19 août 2012, 07:23
Classé dans : Off Ze Road  |  1988

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