Conte de Noël 
    Le dormeur se réveille au milieu de sa nuit. Le corps de sa compagne est froid. Il ouvre le congélateur. Le corps de sa mère plus froid encore. Il ouvre la fenêtre : la ville n'existe plus. Il y avait un chien autrefois qui lui léchait les bottes : on ne le retrouve plus, il est parti. Le dormeur lui donnait peut-être des coups de bottes, autrefois ?
    Laissez tomber.

    Une route dans le Grand-Ouest. Il y a eu un accident. Le moteur s'est arrêté. Rien n'a explosé. Chacun dans la voiture croit que le corps de l'autre est mort. Ou le sien. C'est une heure inconnue de la nuit. Il gèle.
    Il y a du sang ou de l'essence qui coule, mais rien ne rejoint la Loire, puis la Mer.

    C'est un fou qui pourrait faire semblant (devant des parents, devant des docteurs) d'être désespéré.
    Ou heureux.
    Laissez tomber.


    Essayer de vivre avec quelques mots qu'on a pu voler. Avec un pain trouvé sur le chemin. (Près du dépôt d'ordures si ça se trouve.)
    Essayer de vivre quand il fait froid.
    Toutes les cheminées sont écroulées, et toutes les cendres ont été par trop de pluies détrempées.
    Tous les joncs sont couchés. L'école élémentaire est morte. Le cadran de ma montre, même, est cassé.
    Le souffle d'un âne tout d'un coup. Je rêve ?! Le râpement de langue d'un bœuf. Conte de Noël.

    Non. Tout s'éloigne.
Mise en ligne : mercredi 8 octobre 2014, 13:47
Classé dans : 2001

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