(Shakespeare) : Sonnet 71 
Tais tes larmes, à ma mort, tout de suite
quand le sinistre glas qui aura suivi mon corps
assez aura le monde informé de ma fuite
d'un monde vil vers l'immonde Ver plus vil encor.
Oui, jamais, si tu relis ces lignes, n'y va chercher
cette mienne main qui les traça, car, tellement t'aimant,
je voudrais hors de ton doux songe être arraché,
plutôt que d'alors penser à moi ne t'aille attristant.
Encore une fois : si ton œil tombe sur ces vers,
quand moi je serai fondu peut-être avec la glaise,
ne va pas même mon pauvre nom distraire :
non : que notre amour avec ma vie se taise ;
  car je crains trop que le monde sage, entendant ta plainte,
  ne t'aille railler, et par ma faute, ma vie éteinte.

[suite...]
Mise en ligne : lundi 27 février 2012, 21:22
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